vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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« Une nation ne peut bâtir sur de vieilles blessures » : un évêque sud-soudanais appelle les jeunes au dialogue

Mgr Eduardo Hiiboro Kussala du diocèse catholique de Tombura-Yambio (CDTY), au Soudan du Sud, a appelé les jeunes du pays d’Afrique orientale et centrale à adopter le dialogue afin de guérir des blessures du passé liées aux guerres dans le plus jeune pays du monde.

Dans son message adressé aux jeunes issus de 10 comtés de l’État d’Équatoria occidental, réunis pour un atelier du 2 au 3 décembre, Mgr Hiiboro a exhorté les jeunes Sud-Soudanais à travailler à la guérison des blessures historiques afin que la paix puisse régner dans le pays.

« Une nation ne peut pas construire de nouvelles routes sur de vieilles blessures. Les jeunes doivent dialoguer avec les anciens à travers des cercles de dialogue, des récits, des paroles de vérité et des pratiques traditionnelles de réconciliation », a déclaré le prélat sud-soudanais dans son message du mardi 2 décembre.

Mgr Hiiboro, président de la Commission pour le développement humain intégral de la Conférence des évêques catholiques du Soudan et du Soudan du Sud (SSS-CBC), a ajouté : « Une communauté qui refuse de se souvenir répète ses erreurs, et une communauté qui se souvient avec guérison se relève. »

Il a décrit le Dialogue intergénérationnel pour la paix des jeunes comme non pas simplement une rencontre, mais un mouvement dirigé par les jeunes, soutenu par les jeunes et enrichi par la sagesse des anciens.

L’évêque a exhorté les jeunes Sud-Soudanais à accueillir la paix en eux-mêmes, en cultivant l’amour propre et une image positive d’eux-mêmes.

« Avant de changer le monde, vous devez d’abord guérir le monde qui est en vous », a-t-il affirmé, expliquant que de nombreux jeunes tombent dans les conflits parce qu’ils se sentent invisibles, non appréciés, ignorés et impuissants.

Il les a mis en garde : un manque d’amour de soi nourrit la peur des autres, l’incapacité à se valoriser peut entraîner des attaques contre autrui, et un manque de confiance en soi peut pousser au repli sur son propre groupe ethnique.

Mgr Hiiboro a encouragé les jeunes à retrouver une image de soi positive en affirmant qu’ils sont capables, talentueux, précieux et partie intégrante de la solution.

Il a souligné que reconnaître la beauté en soi permet de voir la beauté en l’autre, et qu’honorer sa propre dignité conduit à respecter et honorer ceux qui nous entourent.

Il a noté qu’adopter un état d’esprit positif renforce non seulement la confiance personnelle, mais favorise aussi l’unité, la compréhension et l’engagement constructif au sein des communautés.

« Les jeunes se retranchent dans l’identité tribale parce que le développement est faible, l’État de droit fragile, la violence occupe une place centrale dans la gouvernance, les opportunités sont inégales, le patriotisme est brisé, et le clientélisme et le favoritisme dominent. Mais la tribu n’est pas l’ennemi », a-t-il dit.

Il a ajouté : « Le problème surgit lorsque la tribu devient un refuge face à la peur, un bouclier contre l’insécurité ou une arme pour le conflit. Nous devons construire une nation où les jeunes se tiennent fièrement en tant que Sud-Soudanais avant tout, égaux et confiants. »

« La paix est développement, et le développement est paix », a affirmé Mgr Hiiboro, expliquant que là où il y a la paix, le développement prospère, et là où il y a le développement, la paix est protégée.

Il a souligné que la paix attire les investisseurs, que le développement crée des emplois, que les emplois réduisent la violence, que l’éducation combat la manipulation et que la prospérité élimine le conflit.

Le prélat sud-soudanais a rappelé que la paix n’est pas simplement le silence des armes, mais qu’une vraie paix existe lorsque les communautés grandissent, que les mères dorment sans peur et que les jeunes prospèrent.

« Le développement, ce ne sont pas seulement des routes ou des bâtiments. Le développement, c’est la dignité, les opportunités et l’égalité. Voilà pourquoi nous insistons : la paix, c’est le développement, et le développement, c’est la paix », a-t-il dit, exhortant les jeunes à devenir des « architectes de l’unité ».

Il a encouragé les jeunes à organiser des activités communes telles que tournois sportifs, festivals culturels, échanges scolaires pour la paix, tourisme de jeunesse, visites culturelles, initiatives commerciales conjointes et coopératives agricoles.

Selon lui, travailler ensemble permet aux jeunes de cesser de se craindre mutuellement et favorise l’unité, qu’il décrit comme « le pont vers notre avenir pacifique ».

Mgr Hiiboro a également recommandé des initiatives communes dans des projets agricoles entre deux tribus ou des coopératives de jeunes : « Quand l’argent circule entre les tribus, la paix circule entre les cœurs. »

Il a mis en garde les jeunes contre les paroles imprudentes, les discours de haine et les stéréotypes, rappelant que « les mots sont des graines : semez la paix, récoltez la paix ; semez la haine, récoltez la destruction ».

« Nos cultures contiennent des trésors tels que le respect, la vérité, l’hospitalité, la solidarité et le travail. Prenez ce qui est bon dans la culture et rejetez ce qui est nuisible, notamment les meurtres de vengeance, les mariages forcés précoces, la discrimination et la masculinité violente », a-t-il ajouté.

Il a encouragé l’investissement dans l’agriculture, l’innovation entrepreneuriale, la technologie, la formation professionnelle et les coopératives de jeunes, affirmant que les jeunes doivent créer l’avenir.

Le responsable de l’Église sud-soudanaise a décrit la paix comme une compétence à enseigner et à pratiquer, appelant à la création de clubs pour la paix dans les écoles, les églises, les mosquées, les bomas et les paroisses.

(L'histoire continue ci-dessous)

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« Enseignez la médiation, la négociation, la sensibilisation aux traumatismes et la vérification des faits. Un esprit éduqué est difficile à manipuler », a-t-il noté, ajoutant : « Les anciens portent la mémoire. Les jeunes portent l’énergie. Ensemble, ils portent le destin. La paix prospère lorsqu’ils marchent ensemble. »

« Chers jeunes, vos mains portent l’avenir de cette terre. Vos choix détermineront si le Soudan du Sud s’élève ou s’effondre. Si vous guérissez vous-même, vous guérissez votre tribu. Si vous guérissez votre tribu, vous guérissez votre État. Si vous guérissez votre État, vous guérissez votre nation », a-t-il affirmé.

Et de conclure : « La paix est justice, opportunité, dignité et espérance. La paix n’est pas lointaine. La paix, c’est vous. La paix, c’est maintenant. La paix est l’œuvre de vos mains. »

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